Dolorès Lyotard et Isabelle Tournier proposent un cycle de conférences.
Rien alors
du mal et du bien à observer et penser, rien à aimer ou combattre, rien à
conter ni enchanter.
On choisit trois figures féminines exemplaires.
Hardiesse, dévotion : elles écrivent la vie passionnelle, l’événement singulier ou collectif, le meurtre et l’outrage de civilisation, et passent l’héritage d’hier qui nous concerne. Combattante de l’ombre (Friang), humble historienne (Ozouf), ou magicienne de la langue (Colette), leurs accès à l’écriture sont ces chemins d’aventure qui épellent l’amour du monde, le courbent au ciel du Temps.
Première conférence
le vendredi 20 octobre à 18h30
Colette : L’âme femelle
« Toute
ma peau a une âme », note Colette. Et cette âme est animale.
Femelle est le qualificatif qu’elle parsème
à tout va dans ses écrits. On veut approcher la signification trouble du mot. Conteuse-poète,
greffière la plus impudique et dissimulée d’elle-même, Colette demeure, au
panthéon des Lettres françaises, la Séductrice : les anniversaires suivent,
les commentaires brillantissimes et savants pleuvent. On brave les fétichismes
béats, on démystifie. L’énigme demeure. On ne s’en remet pas.
Pourquoi ? Sinon que, entre
chair et verbe, celle qu’on qualifia d’animal littéraire a créé le plus
fauve et le plus racé, le plus subtil des gestes propres à dire la mélancolie féminine.
Projections de visuels.
* * *
Dolorès Lyotard, Maître de conférences en
Littérature française à l’Université du Littoral Côte d’Opale, a par ailleurs enseigné
au Collège international de Philosophie à Paris. Essayiste, elle est l’auteure
de Cruauté de l’intime et Prestiges de la jalousie, a publié, entre
autres, un Albert Camus contemporain, a donné nombre d’articles sur
littérature des XIXe, XXe et XXIe siècle (Vallès, Zola, Barthes, Michon, Quignard,
etc.), sur les Carnets et l’œuvre romanesque de Camus.