Mercredi 2 mars à 18h
Le comité de lecture, organisé en partenariat avec l'association le Goût de Lire, ouvert à toutes et tous, accueillera Flora Boffy-Prache, présentant une nouvelle maison d'édition de Forcalquier : "Les Prouesses".
La maison d'édition Les Prouesses :
Les Prouesses
publient des œuvres littéraires qui font résonner des voix féminines venues du
monde entier, pour agrandir les imaginaires et ouvrir à d’autres sensibilités.
La maison a fait le choix d'éditer des œuvres intimistes, poétiques, hybrides
et surprenantes, des parutions ou des traductions inédites en France afin de
remettre en lumière des classiques qui ont marqué l'histoire de la littérature
au féminin. Pionnières et militantes sur leurs terres littéraires, les autrices
sont d'envergure internationale. Elles viennent d'Afrique, des Caraïbes, des
Amériques... et sont pour la plupart méconnues ou oubliées en France.
Le livre : Un
chant écarlate
Roman emblématique d'une figure du féminisme
africain, Un chant écarlate raconte une histoire
d’amour impossible entre deux étudiants idéalistes, une Française et un
Sénégalais, dans le Dakar des années 1980, où l’apprentissage de l’autre,
au-delà des frontières, des cultures et des traditions, s’avère difficile.
L'autrice :
Mariama Bâ
Née en 1929, elle est issue d’une famille
traditionnelle musulmane. Très tôt, Mariama Bâ prend à coeur la défense des
droits des femmes dans son pays : elle milite avec nombre d’associations
féminines, comme le club Soroptimiste de Dakar, elle est désignée porte-parole
des femmes à l’Assemblée Nationale : elle devient une voix importante de son
pays et s’empare des débats publics. La parution en 1979 d’Une si longue lettre lui vaut une reconnaissance internationale.
Ce roman nous plonge dans l’intimité de deux femmes sénégalaises, et fait la
critique de leur conditions : mariages forcés, polygamie, absence de droits,
solitude… Ce livre, traduit en 27 langues, a reçu de prestigieux prix
littéraires, notamment le prix Noma en 1980. Il est considéré aujourd’hui comme
un classique et comme un véritable manifeste féministe. La parution d’Un chant écarlate l’année de sa mort en 1981 au
Sénégal n’a pas connu la même portée : pourtant, tout comme Une si longue
lettre, le deuxième roman de Mariama Bâ atteste de son audace et de sa
modernité.
« Plus que tout,
Mariama Bâ s’intéresse au statut des femmes, aux rôles qu’on leur impose, à la
portion congrue de leur liberté de choix comme de parole. Enfin, au-delà de la
réussite des couples dits « mixtes », la romancière pose plus
largement encore la question des unions non classiques et de la difficulté de
survivre aux préjugés et au regard normatif de la société. Des sujets abordés
en leur temps par une pionnière des lettres sénégalaises et qui demeurent d’une
grande modernité. » (Kidi Bebey,
in Le
Monde Afrique)