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Gregorio Manzur

Vient de paraître :

 




« Le souffle du chi » est un livre qui s'appuie à la fois sur trente ans de pratique et sur l'enseignement de Gu Meicheng, grand maître de tai chi chuan, qui avait accepté l'auteur comme disciple. Gregorio Manzur, dont Gu Meisheng est la référence, nous invite à découvrir son enseignement grâce aux lettres très subtiles (reproduites en annexe) par lesquelles ce fin lettré francophone répondait aux questions de son élève. Au fil du texte, entre mille explications, on découvre que les arts physiques chinois, nourris par le souffle de vie, ne sont pas des arts guerriers, mais ont été créés par des moines, taoïstes et bouddhistes, comme disciplines d'autodéfense sans armes ni intention de nuire. Pour ne pas laisser le mental prendre la place du cœur, il a émaillé son texte de petits koans, surprenantes perles poétiques qui, pour peu que l'on prenne la peine de les méditer, conduisent à ce niveau subtil où notre énergie se renouvelle."





"Gregorio Manzur allie des vertus contradictoires.


Bohémien transhumant – il a vécu aux États Unis, en Suède, en Inde et en France –, Manzur est cependant un homme enraciné, attaché non seulement aux signes extérieurs de son identité – le maté qu’il boit tous les matins, la langue qu’il possède à la perfection – mais aussi à son enfance, au petit village argentin où il est né, au pied de la cordillère des Andes, dans la province de Mendoza. C’est là qu’il puise, sans exception, tous ses personnages.

Manzur est un curieux mélange de « criollo » et de soufi, de gaucho et d’anachorète chrétien ; il danse aussi bien le malambo et le tango (il a interprété Carlos Gardel dans le film de Fernando Solanas, Tangos, l’exil de Gardel) qu’il pratique le Tai-chi Chuan, cet ancien art martial chinois ; il connaît aussi bien les mythes « criollos » que la mystique du rhénan Jean Eckhart et le taoïsme de Zouangzi. À travers cette maîtrise de disciplines aussi diverses que rigoureuses, il a réussi à trouver l’équilibre du corps et à donner libre cours à une imagination fébrile et tumultueuse."
(Fernando Ainsa, ancien directeur de la Collection des Œuvres Représentatives de l’Unesco)

"Je suis venu pour la première fois en France en 1964, dans le cadre de mon parcours artistique et professionnel. Après avoir étudié au Conservatoire d’art dramatique à Mendoza (Université de Cuyo), je suis devenu comédien, puis metteur en scène, pour le théâtre, puis pour la télévision.

En 1963 j’ai obtenu un prix du Fonds des Arts de Buenos Aires et une bourse de perfectionnement à l’ABC (American Broadcasting Compagny). C’est à New York que le désir s’est précisé de venir en Europe pour me perfectionner dans le domaine du cinéma.

J’ai réalisé ces études à l’Institut des Hautes Études Cinématographiques (IDHEC), à Paris.

Puis, j’ai été invité par le Théâtre des Nations en tant que chef d’atelier. Ceci m’a permis de travailler avec des comédiens, des scénographes, des réalisateurs du monde entier. J’ai aussi monté une pièce à moi : Chronique bouffe d’une guerre mondiale. Après cette expérience merveilleuse, j’ai été invité par l’ORTF, l’office national de radio et de télévision de l’époque. C’était le temps où l’on pensait que la télévision pouvait devenir un immense lieu de culture !…

Je suis entré en rapport avec la rédaction d’Espagne-Amérique latine de l’ORTF, (pour la radio), où j’ai travaillé comme journaliste, en faisant des émissions culturelles sur la France, destinées à l’Amérique latine et à l’Espagne. Ensuite, engagé par France Culture, je faisais l’inverse : des émissions sur l’Amérique latine destinées à la France. À cette occasion, j’ai interviewé des spécialistes français de l’Amérique latine (souvent d’une qualité exceptionnelle) qui m’ont donné un éclairage original sur mon propre continent.
Je pense qu’il ne faut jamais rester enfermé dans sa propre culture, et ça me semble plus important que jamais aujourd’hui.

J’ai été invité à la Tache d’encre pour parler de la nouvelle que j’ai écrite en hommage à Julio Cortazar (« Rencontre post vitam avec Julio Cortazar »). C’est un texte auquel je tiens beaucoup.

En Argentine, je pratiquais déjà la tradition orale. Ces histoires qui se transmettent de

bouche à oreille, qui se transforment et s’embellissent au fil du temps, sont à la fois un lieu formidable de conservation de la mémoire et un point de départ de l’écriture. Lorsqu’il définit le style du langage oral maîtrisé, Fernando Ainsa évoque « le rythme, le style et l’esthétique de l’oralité, loin de la phraséologie élaborée de l’écrit ».


Une de mes collègues de l’UNESCO avait la hantise de la disparition de ces histoires.



Alors j’ai commencé à les écrire, les faisant lire à des amis. Un éditeur espagnol a souhaité les éditer, elles ont donné naissance à un premier recueil La Garganta del Aguila (La Gorge de l’Aigle).

En même temps je continuais à travailler à France Culture, pour qui j’ai adapté plusieurs de mes nouvelles, à partir desquelles j’ai réalisé des œuvres dramatiques, en français bien sûr pour France Culture, mais aussi en espagnol, pour l’Espagne ou pour l’Amérique Latine. " 
(extrait d'un entretien pour le Pays d'Apt, par Robert Caraccioli qui était invité dans la demeure discrète de l'auteur, sur le plateau des Claparèdes)


Guanacache les eaux de la soif / Guanacache las aguas de la sed (récit ethnologique)
Gregorio Manzur s’est engagé depuis quelques années dans la lutte pour la survie des indiens Huarpes des lagunes de Guanacache, région située entre les provinces de Mendoza et de San Juan (au nord-ouest de l’Argentine) et que l’on nomme aujourd’hui « Cathédrale du désert ». La pression de grands propriétaires (pas plus de 700) venus de toutes parts pour convoiter leurs terres ancestrales constitue une menace réelle pour leur mode de vie et leur maintien dans une zone qui fut jadis verte mais s’est transformée en désert à la suite du détournement des eaux par les agriculteurs de la région. Les communautés indigènes ne demandent rien de plus que le respect véritable de la Loi 6920 qui reconnaît leurs droits sur quelque 760,000 hectares du département de Lavalle.
Interview avec La Maison des Sciences de l'Homme de Paris, sur les Huarpes.
Retrouvez l’entretien réalisé par Elizabeth de Pablo avec Gregorio Manzur sur le site l’ ESCoM-FMSH.

L'Andalou / El Andaluz (nouvelle)
Dans l'Andalou, plusieurs aspects de l'écriture de Manzur ressortent : la conciliation entre la réalité diurne et le rêve, la solitude, l'intolérance, l'exploitation, l'identité culturelle (l'Andalou et la Vénus de Milo sont tous deux des exilés, des émigrés économiques) et enfin la présence de l'insolite, de l'extraordinaire. Le récit semble se dérouler dans une autre réalité, une réalité magique qui fait fi de tout empirisme. Une réalité qui s'écarte de l'habituel, des comportements normaux. Manzur cependant narre les faits sans paraître se soucier de leur invraisemblance, y compris dans ses connotations allégoriques, métaphoriques ou symboliques. Il nous entraîne dans un monde aux dimensions nouvelles et nous finissons par le suivre, oubliant nos propres réticences, notre étonnement, entrant dans son univers magique et "naturel". (Fernando Ainsa)

Extrait :



Aphrodite, fille de Dieu,
O tisseuse immortelle au trône étincelant,
Ne laisse pas mon coeur, écoutes-en mon voeu,
O Reine, s’affliger sur les dégoûts pesants...
--
Ah ! cette fois encor, viens à moi, rends-moi libre
De ces soucis amers sous lesquels je m’abats.
Fais tout ce que mon coeur désire pouvoir vivre,
Sois mon compagnon de combat !
(Sapho)

Liens : 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gregorio_Manzur 
http://www.gregoriom.com.ar/ (enregistrements audios et textes à lire en ligne)
Voir entretien sur Dailymotion.

Quelques titres à découvrir à la médiathèque d'Apt :
Les mouvements du Silence (2006) 
L’Art du combat avec son ombre (2010)
Cobra (langue espagnole, 2014)
Encuento post vitam con Julio Cortàzar (langue espagnole, 2014)
El mensaje del Maiz (langue espagnole, 2013)
Guanacache : Las aguas de la sed (langue espagnole, 2007)
Iguazu (1999)
Murmures du silence (poésies, edition bilingue français-espagnol1985)
Piqué sur la rouge (1er roman, 1995)
Le souffle du chi (2016)
A la médiathèque de Bonnieux :
Poudre de lumière (Poésies)